Ecrit par Dr. Robert LuSohn
"Nous sommes tous esclaves de nos propres esprits, habituellement perdus dans une quête vaine…" - Addicus, Rome 328 AD
Une partie de ma pratique inclut l'entraînement à la pleine conscience et la méditation pour les personnes souffrant d'abus de substances et de problèmes de santé mentale. Les caractéristiques d'une addiction incluent l'incapacité à interrompre la chaîne de nos pensées, les sentiments qui en découlent et les actions/comportements qui suivent :
Une chaîne continue qui mène à l'addiction : pensée… sentiment… comportement… pensée… sentiment… comportement… pensée… sentiment… comportement… pensée… sentiment… comportement.
Je pourrais continuer… Il s'agit d'une longue et épuisante chaîne d'énergie qui nous emprisonne dans nos circonstances. Cette chaîne comprend de petits moments de satisfaction ou d'euphorie, suivis de périodes de profonde dépression, donnant l'impression que rien ne changera jamais. Il y a un certain confort dans l'inconfort de cette situation. Elle est familière. Nous savons quoi faire, même si c'est douloureux, et c'est pourquoi il peut être difficile de briser cette chaîne, ne serait-ce que pour un court instant.
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L'entraînement à la pleine conscience, qui consiste à observer nos pensées et le monde qui nous entoure sans s'y attacher, est un défi. Même si c'est difficile, un bref moment de pleine conscience avec l'intention de réussir peut être très puissant. Un "bravo" ou un "je peux le faire" marque le début d'un chemin de croissance et de redécouverte.
Et la respiration ? Aussi simple que cela puisse paraître, en période de stress, les gens arrêtent souvent de respirer ou respirent rapidement, ce qui augmente encore plus le stress, le panique et les réactions automatiques. Inspirez et expirez lentement ; respirez avec votre abdomen. Cela vous aidera à atteindre un état plus calme par la suite.
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Mettez votre alarme pour 1 minute… allez, vous pouvez le faire !
Ou bien, jetez simplement un œil à l'horloge. Mais ne vous concentrez pas dessus plus que nécessaire, car cela irait à l'encontre de l'exercice. Le but est de rester dans le moment présent, sans se perdre dans les pensées pendant ces 60 secondes. Des pensées surgiront, reconnaissez-les et laissez-les aller, puis revenez au présent. Si vous entendez un bruit plaisant ou irritant, notez-le, puis laissez-le partir et revenez à ces 60 secondes de distance avec votre ego. Peut-être que vous remarquerez que quelqu'un vous observe ; notez-le, mais ne vous engagez pas davantage dans ce que cette personne pourrait penser. Ne vous impliquez pas dans vos observations.
Quel est le sens de cette pratique ?
Je reçois souvent cette question lors des séances de groupe. L'idée est que, lorsqu'on s’exrece de cette manière, ce moment de compréhension nous encourage à croire que nous pouvons faire plus, que nous avons le choix et que nous ne sommes pas condamnés à subir des influences génétiques ou environnementales. Nous pouvons apaiser le "monkey mind" (l’esprit du singe qui saute de branche en branche) des pensées chaotiques et frénétiques, survivre au désespoir momentané, et observer nos pensées et sentiments sans qu'ils ne se transforment automatiquement en comportements. Ce moment de compréhension et de contrôle peut offrir une incroyable sensation de détente et de liberté à ceux qui se sentent prisonniers de la roue sans fin de la répétition.
C'est difficile !
Voici un autre commentaire que j'entends souvent des patients qui réussissent cet exercice est : "Dr. LuSohn, c'est vraiment difficile !" Je réponds souvent en riant : "Qui a dit que ce serait facile ?"
Changer, même de manière minime, peut être effrayant et générer de nouvelles sources d'anxiété lorsque nous quittons notre roue de confort. Brisez la chaîne, attendez, observez, et avancez consciemment avec joie et enthousiasme vers ce qui vient ensuite.
Mais c'est un autre sujet...
Dr. Robert LuSohn est psychologue clinicien, actuellement basé à Los Angeles, CA. Vous pouvez le contacter à l’adresse email : lusso@gmail.com
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